Et retour...

Et, comme il nous reste une semaine ensemble, on decide de remonter vers l'Andalousie, et de s'arreter grimper à El Chorro, quelques jours. Aussitôt dit.
Aussitôt fait!

Repos

Avec le sentiment du devoir accompli, on revient à la civilisation, petite pause à Azilal,

puis aux cascades d'Ouzoud où on prend le temps de se reposer, vers les sources. Et de discuter longuement avec les vendeurs de souvenirs... Pas chères les babouches?
On reprend ensuite la rout, avec un petit crochet par Chefchaouen, où il fait toujours bon s'arreter...

Redescente au monde des hommes!

Puis, le 3 novembre, après un séjour inoubliable dans un bivouac de rêve ( d'accord, on a dormi dans la crotte de bique, mangé du pain rassis, et passé des nuits autour de 0 degrés...), et dans cette belle vallée de Tazarte, il est temps de repartir car l'automne, voir l'hiver, approche à grands pas, les feuilles des arbres tombent et jaunissent à vue d'oeil, et de plus on a plus d'eau, ni de bouffe.
Direction: le gîte et le couscous de Fatimah ( la jolie fille de Mohamed)!!!
Cette fois, on arrive à porter tout le matos d'un coup, mais on se tape quand même des sacs de plus de trente kilos, et on met la journée à redescendre les dix kilomètres jusqu'à Zaouia.
Ce soir là, c'est la fête, mariage au village. Malheureusement, à 9h 30 on est au lit, repus et plus que fourbus. C'est donc du creux de nos duvets qu'on entendra, jusque tard dans la nuit, les échos de la fête berbère.

Akka n'Tazarte

"Mission Tazarte" 300 m TD-, qui aurait pu s'appeller "le pilier de l'antiloose" tant nous sommes heureux d'enfin grimper après toutes ces galères.

"Berbere Pepere", 400 m TD

"Jeunes & Vrillés", 350 m ED-

"La Rage Dedans", 350 m TD

Ouverture de nouvelles voies à Tazarte

Et nous passons donc cinq jours en autonomie complète dans cette vallée sauvage de Tazarte. On y verra pas d'autres humains que nous-mêmes, quelques animaux, et les arbres magnifiques nous tiendrons compagnie.
Après quelques déconvenues le premier jour, où les deux cordées prennent un but et doivent redescendre après une longueur dans du rocher pas toujours fameux, on prend le temps de reperer des itinéraires possibles, et comme notre séjour ici est limité par la nourriture et surtout la quantité d'eau ( on a pas trouvé de sources sur place), on met à profit chaque journée pour grimper. On se reposera plus tard!

La mission

Ce jour là, préparatifs et prévisions: après discussion avec les muletiers, il s'avère que les mules ne peuvent pas monter jusqu'à l'endroit où on veut bivouaquer.
On prend donc deux mules le lendemain, pour aller "jusqu'à l'endroit où la crue a emporté le chemin", avec de l'eau, et la bouffe pour cinq jours.
Quand à nous, nous portons le materiel de bivouac et d'escalade. Le perfo, trop lourd, a été laissé à la voiture.
Peu après Tamdarote, le sentier n'est en effet plus praticable par les mûles. A partir de là, c'est nous qui nous transformons en mulets!!! C'est lourd et ça n'en finit pas.
Le soir mêmes, éclatés, on dort dans un super bivouac à 2400 m d'altitude.

La rage de dents

Et en ce beau jour ensoleillé du 26 octobre, Sylvain se reveille avec une douleur insoutenable aux dents qui le pousse à dédaigner l'escalade pour partir à la recherche d'un dentiste très rapidement.
Comme dans ces montagnes marocaines on a plus de chance de tomber sur un arracheur de dents et qu'il tient à sa précieuse machoire, on décide d'aller jusqu'à Marrakech. Je l'accompagne tandis que Xabi et Etienne restent à Taghia. Rendez-vous est pris trois jour plus tard à Zaouia, au gîte, pour ensuite partir ouvrir des voies du coté d' Akka N' Tazarte.
Et nous voila partis! Le soir même, Sylvain se fait raboter la dent par un excellent ( et très cher) dentiste de Marrakech. Où on passe la soirée. Pas plus! Le contraste est violent entre le petit village de Taghia et la capitale. On a qu'une envie: repartir dans la nature.

Ce qu'on fait le soir m^eme. Sur la piste pour revenir à Zaouia, on s'arr^ete près d'un rocher impressionnant, la cathédrale. Du caillou, encore du caillou! 400 mètres de conglomérat, face nord.

Puis après une nuit, on rejoint nos deux collègues au gite.

TAGHIA

Xabi dans un genevrier maousse!

Donc le lendemain, affamés de grimpe, on se dirige vers deux voies faciles au Taoujdad: "au nom de la réforme" et " à boire ou je tue le chien"; un peu plus de 200 metres, une difficulté de 6b/c pour les deux, bref une super approche de taghia, le rocher est excellent et le cadre magnifique.
Et ce soir là, heureux et motivés, on se promet de faire une voie plus longue le lendemain...
Sauf que le lendemain: il pleut!Du coup, Etienne et Xabi restent au gîte avec une bande de basques et trois français, pendant que Sylvain et moi allons vadrouiller du coté d'une gorge appellée Akka n'Tazarte, où apparemment il y a beaucoup de falaises et des possibilités d'ouvrir de nouvelles voies.
On marche donc dans la pluie et le froid, et effectivement les falaises sont là-bas un peu moins verticales et propices au terrain d'aventure.